MS : Entretien avec Loïc Martignoni
- FootValaisFeminin

- 4 mars
- 4 min de lecture
Football féminin en Valais : les clubs prennent la parole !
Entretien avec Loïc Martignoni du FC Martigny-Sports

Un club tourné vers l’avenir du football féminin !
Depuis 2018, le FC Martigny-Sports s’est engagé pleinement dans le développement du football féminin. Ce qui n’était qu’une simple initiative avec un entraînement découverte est rapidement devenu un mouvement structuré et dynamique, porté par une volonté claire : offrir aux filles de la région du Coude du Rhône des conditions de travail similaires à celles des garçons. Aujourd’hui, avec cinq équipes féminines et près de 100 joueuses licenciées, le club s’impose comme un acteur majeur du football féminin Bas-Valaisan.
Merci à Loïc Martignoni, responsable du mouvement féminin du club, qui nous partage sa vision, les défis rencontrés et les projets à venir.
Un projet qui a grandi rapidement
Tout a commencé en 2018 avec une simple idée : créer une dynamique autour du football féminin à Martigny. À l’époque, le club ne comptait qu’une seule équipe active féminine. Puis, sous l’impulsion de Jessica Maret, joueuse et initiatrice du projet, un entraînement découverte a été organisé. Le succès a été immédiat : 45 filles se sont présentées, signe que la demande existait.
Nous avons rapidement compris qu’il y avait un potentiel énorme. Les filles voulaient jouer, elles n’avaient juste pas l’opportunité de le faire dans des conditions optimales.
Aujourd’hui, le FC Martigny-Sports dispose d’une filière complète, avec des équipes dans toutes les catégories: FF12, FF15, FF19, une équipe en D/7 et une équipe active.

Une vision ambitieuse pour le football féminin
Au FC Martigny-Sports, le football féminin n’est pas un projet annexe, mais une priorité à part entière.
« Notre ambition est de nous imposer comme un club référent dans le Bas-Valais. Nous voulons offrir aux filles les mêmes conditions de travail que les garçons et continuer à structurer le football féminin à tous les niveaux », affirme Loïc Martignoni.
Grâce aux infrastructures modernes dont bénéficie le club, cet objectif semble atteignable. À Martigny, il n’y a aucune discrimination entre le football masculin et féminin : les terrains, les vestiaires et les créneaux sont équitablement répartis.
«À ce niveau, nous avons de la chance. La ville et le club ont toujours joué le jeu et nous permettent d’évoluer dans des conditions optimales. Mais ce n’est pas forcément le cas partout en Valais», nuance-t-il.
Les défis encore à relever
Si le football féminin gagne du terrain en Valais, il reste encore plusieurs freins à son développement. Pour Loïc Martignoni, le manque d’entraîneurs est le plus grand défi.
Beaucoup d’entraîneurs préfèrent encore coacher des garçons. C’est un vrai problème, car sans formateurs qualifiés et motivés, il est difficile de faire progresser nos joueuses.
Un autre défi concerne les infrastructures en Valais, qui ne sont pas toujours adaptées à l’augmentation du nombre d’équipes féminines.
«Pour l’instant, nous avons la chance de ne pas être impactés. Mais avec l’essor du football féminin, la situation pourrait devenir plus compliquée à l’avenir. Le Valais manque de terrains et de vestiaires adaptés. Beaucoup d’infrastructures sont vieillissantes et n’ont pas été pensées pour accueillir autant d’équipes», explique-t-il.
Le plus gros progrès selon lui ? « Aujourd’hui, le football féminin est accessible partout en Valais et sans discrimination, les mentalités évoluent. »

Euro 2025 : une opportunité pour le football féminin en Valais ?
L’Euro féminin 2025, qui aura lieu en Suisse et dont certains matchs se dérouleront à Sion, pourrait être un tremplin pour le football féminin valaisan.
J’ai espoir que l’Euro sensibilise les communes et les instances politiques aux besoins du football féminin. Il est clair que cet événement apportera une plus grande visibilité et attirera plus de joueuses sur le long terme. Mais je doute que cela provoque un boom immédiat.
Pour lui, l’effet Euro 2025 sera progressif : il permettra d’attirer de nouvelles joueuses chaque année, mais il faudra du temps avant d’en voir les résultats concrets.
Les priorités pour l’avenir
Dans les années à venir, le FC Martigny-Sports compte bien poursuivre son développement. À court terme, le club souhaite créer une nouvelle équipe active et renforcer son centre de formation.
Mais pour que le football féminin continue de grandir, il faut un soutien accru des institutions et des sponsors.
«On parle beaucoup des joueuses qui réussissent, et c’est fantastique d’avoir deux Valaisannes dans l’équipe nationale (Naomi Luyet et Iman Beney). Mais il ne faut pas oublier que ces joueuses ont dû partir à Berne pour évoluer dans un cadre de travail optimal.»
Son message aux institutions est clair :
Il faut investir dans la base et la formation. Quand on construit une maison, on commence par les fondations, pas par le toit. Le football féminin a un énorme potentiel, mais sans infrastructures adaptées et sans encadrement de qualité, nous perdrons trop de talents en chemin.

Un dernier message ?
Pour conclure, Loïc Martignoni tient à remercier tous ceux qui œuvrent pour le développement du football féminin.
Merci pour cette initiative et pour mettre plus en avant notre travail. Le football féminin a besoin de visibilité pour continuer à grandir, et c’est grâce à ce genre de projet que nous pourrons franchir de nouveaux paliers.
Avec des clubs comme le FC Martigny-Sports, qui investissent dans l’avenir du football féminin, le Valais a toutes les cartes en main pour devenir un véritable bastion du football féminin en Suisse.




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