COUP DE TONNERRE EN 3ᵉ LIGUE

Samedi soir, le FC Ardon, solide prétendant au podium, voire plus, de 3ᵉ ligue, recevait Conthey, lanterne rouge du groupe.

Surprise et stupeur générale à 19h30 lorsque l’arbitre donne le coup d’envoi du match : aucun joueur contingenté dans la première équipe n’est présent sur le terrain. Le FC Ardon aligne sa deuxième équipe, pensionnaire de 4ᵉ ligue, dirigée par Hernani Simoes.

La deuxième équipe tente tant bien que mal de tenir la baraque, mais après seulement deux minutes de jeu, le FC Conthey ouvre le score sur une action rocambolesque. Cette ouverture ne présage rien de bon quant à l’issue de cette rencontre. Les minutes passent, le FC Ardon 2, en habits de première équipe, montre de belles choses et parvient même à se montrer dangereux. Malheureusement, la différence de fraîcheur physique entre les deux équipes se fait sentir.

Score final : 1–4 pour les Contheysans. À noter que le FC Ardon aura joué deux matchs en deux jours.

Mais alors ? Que s’est-il passé ? Où était la première équipe ?

Au bord du terrain, les spectateurs ne savent pas trop ce qu’il se passe. Les Contheysans, eux, s’en réjouissent : trois points de plus dans la besace.

Lundi matin, Carlitos Uco, entraîneur de la Une, nous a contactés. Son message est clair :

“Officiel, j’ai démissionné du FC Ardon.”

Surpris de l’apprendre, nous avons contacté le président du club pour en savoir davantage.

« Une séance d’équipe est prévue demain soir », nous annonce Philippe Girod.

Mercredi soir, le FC Ardon publie le communiqué officiel suivant :

Quel sera l’avenir de l’équipe ?

La question reste en suspens. Nous avons très certainement un début de réponse avec les choix du week-end dernier.

La « deux », complétée par les vétérans et les juniors, va-t-elle faire les extras en jouant pour la Une et la Deux chaque week-end en attendant la trêve hivernale ? Et ensuite ? Comment reconstruire une équipe à partir de zéro en seulement quelques mois ? La réponse dans les semaines à venir.

Cet événement, certes insolite, témoigne d’un problème récurrent au sein du fote de talus. Les joueurs ne comprennent souvent pas le sens et le but de payer des cotisations.

Dans un club au budget modeste – soit la quasi-totalité des clubs amateurs valaisans – le sponsoring ne suffit pas à faire tourner un club. Contrairement aux idées reçues, aucun club amateur n’a Nasser Al-Khelaïfi comme président pour tout payer de sa poche.

Les cotisations servent à maintenir les bilans neutres au minimum (dépenses/entrées). Sans ces entrées, les clubs enregistreraient des pertes chaque année.

Pas besoin d’avoir fait l’Uni pour comprendre que sans cela, le club disparaît tout simplement ou fait faillite.

Et oui, en Valais, c’est nous qui payons pour jouer au fote…

ABE, le fote valaisan vit grâce au sociétariat et grâce à l’engagement des joueurs envers un club.

Chose qui semble se perdre d’année en année… Pour tout le reste, il y a Mastercard.